Résumé de la décision
M. A... C..., un ressortissant soudanais, a contesté devant la cour administrative d'appel de Marseille un jugement du tribunal administratif de Marseille qui avait rejeté sa demande d'annulation d’un arrêté du préfet des Bouches-du-Rhône. Cet arrêté décidait de le transférer aux autorités italiennes pour l'examen de sa demande d'asile. M. C... a sollicité l'annulation de cet arrêté, ainsi que l'admission à l'aide juridictionnelle à titre provisoire. La cour a rejeté sa requête, constatant qu'il n'y avait pas d'éléments nouveaux pour remettre en question la légalité de l'arrêté et que la demande d'aide juridictionnelle ne justifiait pas d'urgence.
Arguments pertinents
1. Urgence de l'aide juridictionnelle : La décision souligne que M. C... n'a pas démontré d'éléments d'urgence justifiant l'octroi de l'aide juridictionnelle à titre provisoire, insistant sur le fait que "l'appel formé contre le jugement attaqué ne met pas, en lui-même, en péril ses conditions essentielles de vie".
2. Légalité de l'arrêté du préfet : La cour a rejeté l'argument selon lequel l'arrêté ne contenait pas les informations sur les voies et délais de recours, soulignant que "les conditions de notification d'une décision à son destinataire sont dépourvues d'incidence sur sa légalité, qui s'apprécie à la date à laquelle elle a été prise".
3. Absence d'éléments nouveaux : M. C... n'a pas apporté de nouveaux éléments concernant ses craintes relatives aux conditions d'accueil en Italie. La cour a conclu que "M. C... n'établit pas qu'il ne bénéficierait pas en Italie d'un examen de sa demande d'asile dans des conditions conformes aux garanties exigées".
Interprétations et citations légales
1. L'aide juridictionnelle : La cour se réfère à Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Article 20, qui stipule les conditions d'octroi de l'aide juridictionnelle, en précisant que l'admission provisoire peut être accordée "dans les cas d'urgence". Ici, la cour conclut que M. C... n'a pas justifié cette urgence.
2. Règlement sur le transfert des demandeurs d'asile : Concernant le transfert aux autorités italiennes, la cour fait référence au règlement UE n° 604/2013, affirmant que les conditions de notification d'une décision pour un transfert n'affectent pas sa légalité. Cette interprétation se fonde sur le principe que "la légalité de la décision se vérifie à la date à laquelle elle a été prise".
3. Droit d'asile : La cour mentionne que M. C... n'a pas prouvé qu'il courait un risque réel d'être soumis à des traitements inhumains en Italie, en citant les exigences relatives au respect du droit d'asile et mentionnant notamment article 4 de la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne pour renforcer cette position.
En somme, la décision de la cour administrative d'appel s'appuie sur des argumentations précises relatives à la légalité de l'arrêté de transfert et à l'absence de condition d'urgence justifiant l'aide juridictionnelle, tout en se conformant aux réglementations et conventions en matière de droit d'asile.