Résumé de la décision :
L'association nationale des supporters (ANS) a contesté une ordonnance du tribunal administratif de Nice, qui avait constaté que sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral était devenue sans objet, car la mesure en question était éteinte. Cette ordonnance a été annulée par la Cour administrative d'appel, qui a jugé que l'arrêté préfectoral pris le 4 mai 2018, interdisant la circulation de supporters du club de football AS Saint-Etienne du 12 au 13 mai 2018, n'avait pas été retiré ou abrogé, permettant ainsi à l'ANS de continuer sa procédure. L'affaire a été renvoyée au tribunal administratif de Nice pour nouvel examen.
Arguments pertinents :
1. Incompétence du juge des référés : L'ANS a soutenu que le juge des référés n'était pas compétent pour statuer sur les demandes d'annulation en vertu de l'article R. 222-1 du code de justice administrative. Ainsi, la décision du juge ne pouvait pas aboutir à un non-lieu. Le président a admis cette position : « aucun non-lieu à statuer ne pouvait être opposé ».
2. Absence de menace sur l'ordre public : Les arguments de l'ANS concernant l'absence de troubles graves à l'ordre public et le caractère disproportionné de l'arrêté ont été pris en compte. La Cour a insisté sur le fait que les motifs justifiant l'arrêté n'étaient pas suffisamment établis.
3. Manque d'examen d'alternatives moins contraignantes : L'ANS a affirmé que le préfet n’avait pas exploré d'autres mesures moins attentatoires aux libertés publiques. La Cour a également souligné que « le préfet n’a pas examiné des solutions moins attentatoires aux libertés ».
Interprétations et citations légales :
1. Article L. 2215-1, Code général des collectivités territoriales : Cet article permet au préfet de prendre des mesures de police en cas de risques pour l'ordre public, mais la validité de ces mesures doit être justifiée par des faits concrets.
2. Article R. 222-1, Code de justice administrative : Cet article précise les conditions d'irrecevabilité d'une demande, dont la notion de non-lieu est une partie intégrante. La Cour a interprété cet article en indiquant que la fin d'une mesure ne signifie pas nécessairement qu'il n'y a plus de raison de statuer, tant que l'acte n'a pas été abrogé.
3. Article L. 761-1, Code de justice administrative : Cette disposition relative aux frais de justice a été invoquée par l'ANS, mais la Cour a décidé de ne pas y faire droit : « il n’y a pas lieu (...) de faire droit à la demande de l'association nationale des supporters ».
Ces interprétations des lois montrent l'importance de l'examen de fond des décisions administratives, en particulier dans des cas où la liberté de circulation et des rassemblements sont en jeu.