Résumé de la décision
Dans l'affaire opposant l'université de Toulon à M. A..., ce dernier conteste une délibération du conseil d'administration de l'université qui avait supprimé son bénéfice de la nouvelle bonification indiciaire (NBI) en tant que technicien de recherche. Le tribunal administratif a annulé la délibération le 10 novembre 2016, en jugeant que le conseil d'administration n'avait pas compétence pour supprimer les postes de "responsable technique et scientifique" de la NBI. L'université a interjeté appel de ce jugement. La Cour a confirmé la décision du tribunal administratif en rejetant la requête de l'université et en condamnant celle-ci à verser 1 000 euros à M. A... au titre des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Compétence réglementaire : La Cour a affirmé que seul le pouvoir réglementaire est en mesure de déterminer les emplois qui ouvrent droit à la NBI. Le conseil d'administration de l'université a abusé de son autorité en supprimant les postes de "responsable technique et scientifique" sans avoir cette compétence. La Cour a stipulé : « le conseil d'administration de l'université de Toulon n'était pas compétent pour supprimer par une décision réglementaire les postes de "responsable technique et scientifique" du dispositif de la NBI ».
2. Inadéquation de l'argument de l'université : La Cour a relevé que l'argument avancé par l'université, selon lequelM. A... ne pouvait être considéré comme un "responsable scientifique ou technique", ne pouvait pas remettre en cause le motif principal retenu par les premiers juges pour annuler la délibération.
3. Frais de justice : La Cour a conclu à ce qu'il n'y avait pas lieu de faire supporter à M. A... les frais exposés, considérant qu'il n’était pas la partie perdante, et a décidé d'accorder une somme de 1 000 euros à M. A... au titre des frais non compris dans les dépens.
Interprétations et citations légales
- Sur le pouvoir réglementaire : La décision se fonde sur les éléments suivants du cadre légal existant concernant la NBI :
- Loi n° 91-73 du 18 janvier 1991 : « La nouvelle bonification indiciaire des fonctionnaires (...) est attribuée pour certains emplois comportant une responsabilité ou une technicité particulières dans des conditions fixées par décret ».
- Décret n° 94-1067 du 8 décembre 1994 (article 1) : « Une nouvelle bonification indiciaire (...) peut être versée mensuellement, dans la limite des crédits disponibles, aux fonctionnaires du ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche exerçant une des fonctions figurant en annexe au présent décret ».
- Article 4 du même décret : « Le nombre d'emplois bénéficiaires correspondant aux fonctions mentionnées en annexe au présent décret est fixé au titre de chaque année par arrêté conjoint des ministres chargés de la fonction publique, du budget et de l'enseignement supérieur ».
Ces articles soulignent le fait que la gestion et l'attribution de la NBI relèvent d'une compétence réglementaire spécifique, et que les décisions prises par un conseil d'administration ne peuvent pas altérer ce cadre prédéfini.
Cette décision illustre ainsi l'importance de la séparation des compétences entre les autorités administratives dans le cadre de l'application des dispositions législatives relatives aux droits des fonctionnaires.