Résumé de la décision
Mme B...C..., représentée par son avocate, a contesté un jugement du tribunal administratif de Strasbourg ayant rejeté sa demande de titre de séjour, tout en lui enjoignant de quitter le territoire français. Mme C... a invoqué des violations de ses droits, notamment en raison de violences conjugales et d'obstacles à une vie familiale normale dans son pays d'origine. En mars 2018, elle a demandé un désistement de ses conclusions d'annulation et d'injonction, ne maintenant que ses demandes concernant les frais d'avocat. La cour a pris acte de ce désistement et a rejeté sa demande de remboursement de frais.
Arguments pertinents
1. Droit au respect de la vie privée et familiale :
Mme C... a soutenu que le refus de séjour était contraire à l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme, qui garantit le droit au respect de la vie privée et familiale. Le tribunal a considéré que l'absence d'éléments suffisants sur les liens personnels et familiaux en France justifiait le refus.
2. Protection des droits de l'enfant :
Elle a également avancé que la décision méconnaissait les droits de son enfant selon l'article 3 de la Convention internationale des droits de l'enfant. Cependant, la cour a trouvé que la situation personnelle de la requérante ne satisfait pas aux critères de protection requis.
3. Désistement d'instance :
Dans son dernier mémoire, Mme C... s'est désistée de ses demandes d'annulation et d'injonction, limitant ses prétentions à celles concernant les frais d'avocat. La cour a statué qu'il convenait d'en prendre acte.
Interprétations et citations légales
1. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme :
Cet article stipule que : "Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance". L’appréciation des moyens de Mme C... a conduit la cour à juger que le refus de titre de séjour ne constituait pas une ingérence illégale dans ses droits, au vu des éléments apportés.
2. Article 3 de la Convention internationale des droits de l'enfant :
Cet article impose que "dans toutes les actions concernant les enfants, qu'elles soient menées par des institutions publiques ou privées, la considération primordiale doit être donnée à l'intérêt supérieur de l'enfant". La cour a considéré que les faits exposés par Mme C... ne démontraient pas une atteinte directe à cet intérêt.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 :
Ce texte stipule que : "Dans les litiges devant les juridictions administratives, il peut être mis à la charge de l'État une somme au titre des frais exposés par la partie gagnante". La cour a décidé qu’aucune somme ne serait due à Mme C... car elle avait définitivement renoncé à ses conclusions d'annulation, y compris pour les frais d'avocat.
4. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Article 37 :
Ledit article concerne l'aide juridictionnelle et les frais d'avocat. La décision de la cour de rejeter la demande de remboursement s'appuie sur le fait que Mme C... n'a pas maintenu ses prétentions au fond.
Conclusion
La cour a reconnu le désistement de Mme C... et a rejeté sa demande de remboursement de frais d’avocat, en considérant que ses arguments relatifs à la vie privée, familiale et à la protection de l’enfance ne justifiaient pas une annulation du refus de séjour.