Résumé de la décision
Mme A..., ressortissante guinéenne, a déposé une demande d'asile en France en novembre 2017. Après le rejet de sa demande de reconnaissance du statut de réfugié en mars 2018, le préfet de Maine-et-Loire lui a imposé une obligation de quitter le territoire français et a fixé son pays de renvoi par un arrêté du 15 juin 2018. Mme A... a contesté cet arrêté devant le tribunal administratif de Nantes, qui a rejeté sa demande. Cependant, après que la Cour nationale du droit d'asile a reconnu Mme A... comme réfugiée en mai 2019, le préfet a délivré une attestation de demande d'asile, abrogeant ainsi l'arrêté contesté. Le tribunal a donc décidé qu'il n'y avait plus lieu de statuer sur la demande d'annulation de l'arrêté du 15 juin 2018.
Arguments pertinents
1. Abrogation de l'arrêté : Le tribunal a constaté que la délivrance de l'attestation de demande d'asile à Mme A... a implicitement abrogé l'arrêté du 15 juin 2018. Cela signifie que la décision de quitter le territoire n'était plus applicable, rendant la demande d'annulation sans objet. Le tribunal a affirmé : « La délivrance de ce titre a implicitement et nécessairement abrogé la décision obligeant l'intéressée à quitter le territoire français. »
2. Rejet des demandes d'indemnisation : Le tribunal a également décidé de ne pas faire droit à la demande d'indemnisation au titre des articles L. 761-1 du code de justice administrative et 34 et 37 de la loi du 10 juillet 1991, en raison des circonstances de l'affaire.
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Ce code régit les conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France, ainsi que les procédures d'asile. Dans ce cas, la reconnaissance du statut de réfugié par la Cour nationale du droit d'asile a eu pour effet d'abroger la décision de quitter le territoire, conformément aux dispositions de ce code.
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article prévoit que la perte de l'instance peut entraîner une condamnation à payer une somme à l'autre partie pour couvrir les frais de justice. Le tribunal a jugé qu'il n'y avait pas lieu d'appliquer cet article dans cette affaire, en raison de l'évolution de la situation juridique de Mme A...
3. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 - Articles 34 et 37 : Ces articles concernent l'aide juridictionnelle et les conditions d'octroi de l'indemnisation. Le tribunal a décidé de ne pas faire droit à la demande d'indemnisation, soulignant que les circonstances de l'affaire ne justifiaient pas une telle décision.
En conclusion, la décision du tribunal administratif de Nantes repose sur l'évolution de la situation juridique de Mme A..., qui a conduit à l'abrogation de l'arrêté contesté, rendant ainsi la demande d'annulation sans objet.