Résumé de la décision
M. et Mme E..., ressortissants arméniens, ont contesté des arrêtés du préfet de la Loire-Atlantique leur ordonnant de quitter le territoire français et fixant leur pays de destination. Ils ont soutenu que ces décisions violaient leurs droits en vertu de l'article 8 et de l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme. Le tribunal administratif de Nantes a rejeté leur demande, considérant que les décisions ne portaient pas atteinte disproportionnée à leur vie privée et familiale, et que les risques allégués en cas de retour en Arménie n'étaient pas suffisamment prouvés. La cour a confirmé ce jugement.
Arguments pertinents
1. Sur l'obligation de quitter le territoire français :
- Les requérants ont fait valoir qu'ils avaient des attaches en France, notamment par leur intégration sociale et professionnelle. Cependant, le tribunal a estimé que "les décisions portant obligation de quitter le territoire français ne portent pas au respect de leur vie privée et familiale une atteinte disproportionnée par rapport aux buts en vue desquels elles ont été prises", soulignant ainsi que leur récente entrée en France et l'absence d'obstacles à leur retour en Arménie justifiaient la décision du préfet.
2. Sur la décision fixant le pays de destination :
- Les requérants ont affirmé qu'ils risquaient des traitements inhumains en Arménie en raison de l'engagement politique de M. E.... Toutefois, le tribunal a noté que "par les documents qu'ils produisent, ils ne justifient pas de manière suffisamment probante leurs allégations", ce qui a conduit à la conclusion que les décisions ne méconnaissaient pas les stipulations de l'article 3 de la Convention.
Interprétations et citations légales
1. Article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme :
- Cet article protège le droit au respect de la vie privée et familiale. Dans cette affaire, le tribunal a interprété que les décisions du préfet ne constituaient pas une atteinte disproportionnée à ce droit, en raison de la situation des requérants et de leur intégration récente en France.
2. Article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme :
- Cet article interdit les traitements inhumains et dégradants. Le tribunal a souligné que les requérants n'avaient pas fourni de preuves suffisantes pour étayer leurs craintes concernant un retour en Arménie, ce qui a conduit à la conclusion que les décisions de renvoi ne violaient pas cet article.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 :
- Cet article prévoit que les frais de justice peuvent être mis à la charge de l'État dans certaines conditions. Dans ce cas, les conclusions des requérants tendant à l'application de cet article ont été rejetées, car leur demande a été jugée non fondée.
En conclusion, la décision du tribunal administratif de Nantes a été fondée sur une évaluation des droits des requérants à la lumière des articles de la Convention européenne des droits de l'homme, ainsi que sur une analyse des preuves fournies concernant leur situation personnelle et les risques allégués en cas de retour en Arménie.