Résumé de la décision
M. et Mme A..., ressortissants marocains, ont sollicité un visa de long séjour en France en tant qu'ascendants à charge de leur fils, Zakaria A..., de nationalité française. Leur demande a été rejetée par la commission de recours contre les refus de visa d'entrée en France en janvier 2016, et leur requête pour annuler cette décision a été rejetée par le tribunal administratif de Nantes en décembre 2017. En appel, la cour a également jugé leur requête infondée et a confirmé le rejet de leur demande, estimant que leur fils ne disposait pas de ressources financières suffisantes pour les soutenir.
Arguments pertinents
1. Sur le recours contre le rejet de la demande de visa : La cour a souligné que les requérants ne pouvaient plus se prévaloir de l'illégalité relative au caractère incomplet de leur dossier, puisque ce motif a été abandonné par le ministre lors de l'instance. La substitution de motif fondée sur l'insuffisance des ressources a été jugée correcte.
> « Il ressort des pièces du dossier que la demande de substitution de motif n'a privé M. et Mme A... d'aucune garantie procédurale. [...] M. et Mme A... ne peuvent plus utilement se prévaloir de l'illégalité du motif du caractère incomplet de leur dossier de demande de visa de long séjour. »
2. Sur l'application de l'article L. 314-11 : La cour a rejeté l'argument selon lequel les dispositions légales relatives à la délivrance de la carte de résident auraient été méconnues, soulignant que ceux-ci ne pouvaient contester le refus de visa en se basant sur des critères qui concernent une autre procédure légale.
> « M. et Mme A..., qui contestent la légalité d'une décision portant refus de leur délivrer un visa de long séjour, ne peuvent pas davantage invoquer la méconnaissance des dispositions de l'article L. 314-11. »
3. Insuffisance des ressources financières : Il a été établi que les revenus du fils des requérants étaient insuffisants en raison de ses charges familiales, et ce, même s'il apportait un soutien financier. La cour a validé le jugement du tribunal administratif sur ce point, affirmant que le décision de refus était suffisamment motivée.
> « Il résulte de l'instruction que le ministre aurait pris la même décision de refus s'il s'était initialement fondé sur ce seul motif. »
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 314-11 : Cet article précise les conditions nécessaires pour l'octroi d'une carte de résident. Cependant, M. et Mme A... ne pouvaient se prévaloir de cet article pour faire valoir leur demande de visa, car les critères de délivrance d'un visa de long séjour sont distincts et non équivalents à ceux qui gouvernent la carte de résident.
> « [...] ils remplissent les conditions posées par l'article L. 314-11 [...] pour se voir délivrer une carte de résident », ce qui ne s'applique pas directement à un refus de visa.
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article stipule les conditions dans lesquelles une partie peut être condamnée à rembourser des frais non compris dans les dépens. La cour a statué que l'État, étant la partie gagnante dans ce litige, n'avait pas à verser de somme aux requérants.
> « [...] les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que l'Etat, qui n'est pas la partie perdante, verse à M. et Mme A... la somme que ceux-ci réclament. »
En somme, la décision annule les conclusions des requérants car ils n'ont pas réussi à prouver que les décisions antérieures étaient non conformes à la loi, et que le refus de visa est justifié par l'insuffisance des ressources de leur fils.