Résumé de la décision
Mme B... A..., ressortissante comorienne, a demandé au juge des référés du tribunal administratif de Mayotte de suspendre un arrêté préfectoral lui ordonnant de quitter le territoire français et l'interdisant de retour pendant un an. Le tribunal a rejeté sa demande par ordonnance du 5 août 2019. Mme A... a interjeté appel de cette décision, soutenant qu'elle réside à Mayotte de manière continue depuis 2013. Toutefois, le juge d'appel a constaté qu'elle n'apportait pas d'éléments nouveaux pour justifier sa présence antérieure à 2015. En conséquence, l'appel a été rejeté.
Arguments pertinents
1. Urgence et atteinte à une liberté fondamentale : Selon l'article L. 521-2 du code de justice administrative, le juge des référés peut ordonner des mesures pour sauvegarder une liberté fondamentale en cas d'urgence. Cependant, le juge a constaté que la condition d'urgence n'était pas remplie dans le cas de Mme A..., ce qui a conduit au rejet de sa demande.
2. Absence d'éléments nouveaux : Mme A... a tenté de prouver sa résidence continue à Mayotte depuis 2013, mais les pièces fournies (factures d'achat) n'étaient pas suffisantes pour établir sa présence antérieure à 2015. Le juge a souligné qu'elle n'apportait aucun élément nouveau susceptible d'infirmer la décision du tribunal administratif de première instance.
3. Rejet de la requête : En vertu de l'article L. 522-3 du code de justice administrative, le juge a conclu que l'appel de Mme A... ne pouvait être accueilli, car il était manifeste qu'il ne reposait pas sur des fondements juridiques solides.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-2 du code de justice administrative : Cet article stipule que le juge des référés peut ordonner des mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale en cas d'urgence. La décision a mis en avant que l'urgence n'était pas justifiée dans le cas de Mme A..., ce qui est un critère essentiel pour l'intervention du juge des référés.
2. Article L. 522-3 du code de justice administrative : Cet article permet au juge de rejeter une requête sans instruction ni audience lorsque l'urgence n'est pas remplie ou lorsque la demande est manifestement irrecevable ou mal fondée. La décision a appliqué cet article pour conclure que l'appel de Mme A... ne pouvait être accueilli, en raison de l'absence d'éléments nouveaux et de la non-justification de l'urgence.
3. Éléments de preuve : Le juge a noté que les factures d'achat de produits électroménagers, déjà produites en première instance, ne suffisaient pas à établir la présence continue de Mme A... à Mayotte. Cela souligne l'importance de la qualité et de la pertinence des preuves présentées dans une procédure de référé.
En somme, la décision s'appuie sur une analyse rigoureuse des conditions d'urgence et de la nécessité de preuves solides pour justifier une demande de suspension d'un arrêté préfectoral.