Résumé de la décision
M. B..., professeur des universités à l'université d'Aix-Marseille, a été suspendu de ses fonctions pour une durée de quatre mois par un arrêté du président de l'université, en raison d'incidents survenus en 2018. Il a demandé la suspension de cet arrêté devant le juge des référés, invoquant une atteinte à son honneur et à sa réputation, ainsi que des conséquences sur ses activités académiques. Toutefois, le juge a rejeté sa requête, considérant que la condition d'urgence n'était pas remplie, notamment parce que la suspension coïncidait en grande partie avec la période de vacances universitaires.
Arguments pertinents
1. Absence de manquement : L'arrêté contesté ne constitue pas une sanction disciplinaire, mais vise à préserver le bon fonctionnement de l'université et à permettre une enquête contradictoire. Le juge a souligné que l'arrêté maintenait l'intégralité du traitement de M. B..., ce qui indique qu'il n'y a pas de préjudice financier immédiat.
2. Condition d'urgence : M. B... a tenté de démontrer l'urgence de sa situation en évoquant l'impact sur son honneur, ses enseignements, et ses responsabilités académiques. Cependant, le juge a estimé que ces arguments ne suffisaient pas à caractériser une situation d'urgence, notamment parce que la suspension se déroulait en grande partie pendant les vacances universitaires et que les enseignements pouvaient être reprogrammés après le 1er novembre 2019.
3. Rejet de la requête : En conséquence, le juge a conclu que la condition d'urgence n'était pas remplie, entraînant le rejet de la requête de M. B..., y compris les demandes de remboursement des frais de justice.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 521-1 : Cet article stipule que le juge des référés peut ordonner la suspension d'une décision administrative lorsque l'urgence le justifie et qu'il existe un doute sérieux quant à la légalité de la décision. Dans cette affaire, le juge a précisé que "la condition d'urgence ne peut manifestement pas être regardée comme remplie", ce qui a conduit au rejet de la demande.
2. Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Cet article permet au juge de rejeter une demande sans instruction si elle ne présente pas un caractère d'urgence ou si elle est manifestement mal fondée. Le juge a appliqué cet article pour justifier le rejet de la requête de M. B..., considérant que les arguments avancés ne justifiaient pas une intervention urgente.
3. Code de l'éducation - Articles L. 951-3 et L. 951-4 : Ces articles régissent les procédures disciplinaires à l'égard des enseignants-chercheurs. Le juge a noté que l'arrêté de suspension ne revêtait pas un caractère disciplinaire, ce qui a renforcé l'idée que la mesure était justifiée par des considérations administratives plutôt que par des manquements professionnels.
En somme, la décision du juge des référés repose sur une analyse rigoureuse des conditions d'urgence et de légalité, en s'appuyant sur des dispositions précises du code de justice administrative et du code de l'éducation.