Résumé de la décision
La décision concerne une requête en annulation d'un arrêté du 9 avril 2019, qui a fusionné la convention collective des artistes-interprètes de télévision avec celle de la production audiovisuelle. Les requérants, la Fédération nationale des syndicats du spectacle, du cinéma, de l'audiovisuel et de l'action culturelle et le Syndicat français des artistes-interprètes, soutiennent que l'arrêté est entaché d'un vice de procédure, notamment en raison du non-respect du délai de quinze jours prévu par l'article D. 2261-14 du code du travail et d'une motivation insuffisante de l'avis de la sous-commission de restructuration. Le juge des référés a rejeté la requête, considérant que l'urgence n'était pas justifiée.
Arguments pertinents
1. Vice de procédure : Les requérants allèguent que l'arrêté méconnaît le délai de quinze jours prévu par l'article D. 2261-14 du code du travail. Cependant, le juge a constaté que la procédure suivie était conforme aux exigences légales.
2. Absence d'urgence : Les requérants affirment que l'arrêté affectera les négociations des accords applicables aux techniciens audiovisuels et aux artistes-interprètes. Toutefois, le juge a estimé que l'arrêté n'avait pas d'effet immédiat sur les contrats de travail et qu'il n'y avait pas de conséquences à court terme justifiant une urgence. Le juge a précisé : "l'absence d'effets immédiats ou à très court terme de l'arrêté contesté, la condition d'urgence ne peut être regardée comme remplie."
3. Rejet de la requête : En conséquence, le juge a rejeté la requête en se fondant sur l'article L. 522-3 du code de justice administrative, qui permet de rejeter une demande lorsque celle-ci ne présente pas un caractère d'urgence ou est manifestement mal fondée.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-1 du code de justice administrative : Cet article stipule que le juge des référés peut ordonner la suspension d'une décision administrative lorsque l'urgence le justifie et qu'il existe un doute sérieux quant à la légalité de la décision. Cela souligne l'importance de l'urgence dans l'appréciation des demandes de suspension.
2. Article L. 522-3 du code de justice administrative : Cet article permet au juge de rejeter une demande sans instruction approfondie si elle ne présente pas d'urgence ou si elle est manifestement irrecevable ou mal fondée. Le juge a appliqué cet article pour justifier le rejet de la requête des syndicats.
3. Article D. 2261-14 du code du travail : Bien que les requérants aient invoqué cet article pour soutenir leur argument de vice de procédure, le juge a considéré que la procédure suivie était conforme aux exigences légales, ce qui a conduit à la conclusion que l'arrêté était valide.
En somme, la décision met en lumière l'importance de l'urgence dans les demandes de suspension d'actes administratifs et souligne que les vices de procédure doivent être clairement établis pour justifier une annulation.