Résumé de la décision
La décision porte sur un pourvoi en annulation d'une ordonnance du président de la 4ème chambre du tribunal administratif de Bordeaux, rendue le 16 octobre 2015, dans laquelle il était ordonné à l'État de verser 10 000 euros à M. B... au titre de l'indemnité temporaire de mobilité. La Cour a annulé cette ordonnance, estimant que M. B... ne remplissait pas les conditions nécessaires pour bénéficier de cette indemnité, en raison de sa mutation intervenue avant la fin de la période de référence de trois ans.
Arguments pertinents
1. Conditions d'attribution de l'indemnité : La Cour a souligné que pour bénéficier de l'intégralité de l'indemnité temporaire de mobilité, l'agent doit être affecté sur un emploi ouvrant droit à cette indemnité durant toute la période de référence de trois ans. Comme le précise le décret n° 2008-369 du 17 avril 2008, l'indemnité est versée "aux agents affectés sur les emplois visés" et dépend de leur affectation continue sur cette durée.
2. Appréciation des faits par le juge de première instance : Le rapport a révélé que M. B... a été muté le 14 février 2011, ce qui signifie qu’il a quitté son emploi avant le terme de la période de référence. Ainsi, le président du tribunal administratif a eu une appréciation erronée des faits, puisque M. B... ne pouvait prétendre aux fractions non encore échues de l'indemnité.
Interprétations et citations légales
La décision repose sur plusieurs textes législatifs :
- Décret n° 2008-369 du 17 avril 2008 : Article 1er stipule que l'indemnité temporaire de mobilité est accordée dans le cadre d'une mobilité fonctionnelle ou géographique "dans les administrations de l'Etat".
- Article 2 du même décret : "Le ou les emplois susceptibles de donner lieu à l'attribution d'une indemnité temporaire de mobilité sont déterminés par arrêté du ministre intéressé". Ce décret fixe également la période de référence pour le versement de l'indemnité, mentionnant qu'elle ne peut être inférieure à trois ans.
- Arrêté du 28 juillet 2009 : Article 5 établit que "le montant de l'indemnité temporaire de mobilité est fixé à 10 000 euros", et l'alinéa de l'article 6 précise que "l'indemnité est versée sur une période de référence de trois ans" pour les agents concernés.
La Cour a clairement affirmé : "c'est au terme d'une appréciation entachée de dénaturation que [le tribunal administratif] a estimé que M. B... remplissait les conditions pour percevoir [l'indemnité]". Cela souligne l'importance du respect des conditions de référence établies par la législation en vigueur, affirmant ainsi le principe selon lequel l'indemnité ne peut être considérée qu'en fonction de la situation réelle de l'agent vis-à-vis de son emploi.
Dans ce contexte, la décision de la Cour d'annuler l'ordonnance et de renvoyer l'affaire au tribunal administratif appelle à un strict respect des conditions législatives en matière de versement des indemnités temporaires de mobilité.