Résumé de la décision
La décision concerne une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) relative à l'article 150-0 D bis du code général des impôts, qui a été modifié par la loi de finances pour 2012. Ce texte supprime un abattement sur les gains nets issus de la cession de parts de société, abattement qui était prévu dans la rédaction antérieure de cet article. Le tribunal administratif d'Orléans a jugé que cette suppression pourrait porter atteinte aux droits garantis par la Constitution, notamment en ce qui concerne la garantie des droits. En conséquence, il a décidé de renvoyer la question au Conseil constitutionnel pour qu'il se prononce sur la conformité de ces dispositions à la Constitution.
Arguments pertinents
1. Applicabilité au litige : Le tribunal a constaté que les dispositions de l'article 150-0 D bis, dans leur rédaction actuelle, sont applicables au litige en cours. Cela répond à la condition d'applicabilité requise pour la saisine du Conseil constitutionnel.
2. Absence de déclaration antérieure de conformité : Il a été établi que ces dispositions n'avaient pas été déclarées conformes à la Constitution dans le passé, ce qui permet de soulever la question de leur constitutionnalité.
3. Caractère sérieux de la question : Le tribunal a jugé que le moyen selon lequel ces dispositions portent atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution, en particulier l'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, soulève une question sérieuse. Cela est fondé sur le fait que la suppression de l'abattement pourrait affecter les droits des contribuables concernés.
Interprétations et citations légales
1. Conditions de la QPC : Selon l'article 23-4 de l'ordonnance du 7 novembre 1958, pour qu'une question soit renvoyée au Conseil constitutionnel, il faut que la disposition contestée soit applicable au litige, qu'elle n'ait pas déjà été déclarée conforme à la Constitution, et que la question soit nouvelle ou présente un caractère sérieux. Le tribunal a appliqué ces critères pour justifier son renvoi.
2. Dispositions fiscales contestées : L'article 150-0 D bis du code général des impôts, dans sa rédaction issue de la loi du 28 décembre 2011, stipule que "l'imposition de la plus-value retirée de la cession à titre onéreux d'actions ou de parts de sociétés peut être reportée si les conditions prévues au II du présent article sont remplies". La suppression de l'abattement sur les gains nets a été jugée comme une atteinte potentielle aux droits des contribuables.
3. Garantie des droits : L'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 affirme que "tout citoyen may, en tout temps, et dans tous les lieux, faire valoir ses droits". Le tribunal a considéré que la suppression de l'abattement pourrait constituer une atteinte à cette garantie, justifiant ainsi le renvoi au Conseil constitutionnel.
En conclusion, la décision du tribunal administratif d'Orléans de renvoyer la question de la constitutionnalité des dispositions fiscales au Conseil constitutionnel repose sur une analyse rigoureuse des conditions de la QPC et des implications des modifications législatives sur les droits des contribuables.