Résumé de la décision :
Dans cette affaire, la société Sanef a contesté une ordonnance du tribunal administratif de Lille, qui, en référé, avait rejeté sa demande d'expertise concernant des désordres affectant les viaducs du Boulonnais. L'ordonnance du 21 mars 2016 a été annulée par la cour administrative d'appel, car le tribunal administratif avait précédemment statué sur le fond, écartant certaines demandes de réparation mais ordonnant une expertise sur d'autres désordres spécifiques. La cour a considéré que la demande d'expertise en référé était désormais privée d'utilité, entraînant le rejet des conclusions de la Sanef.
Arguments pertinents :
1. Absence d'utilité de l'expertise demandée : La cour a souligné que la demande d'expertise en référé était identique à celle demandée dans le cadre du jugement au fond, ce qui la rendait superflue. L'instruction révèle qu'un jugement précédent a déjà statué sur des aspects fondamentaux des désordres, spécifiant que, selon l'article R. 532-1 du code de justice administrative, "le juge des référés peut [...] prescrire toute mesure utile d'expertise". Dans ce contexte, l'absence d'utilité a conduit à un rejet de la requête.
2. Pas de condamnation financière : Les conclusions dirigées contre la société Sanef pour les frais sont également rejetées, car, conformément à l'article L. 761-1 du code de justice administrative, il n'y avait pas lieu de condamner Sanef à verser des sommes aux autres sociétés. Cela implique un principe de non-litigiosité des frais dans les circonstances évoquées.
Interprétations et citations légales :
1. Application de l'article R. 532-1 du code de justice administrative : La cour rappelle que cet article permet d’ordonner des mesures d'expertise "sur simple requête", mais uniquement si celles-ci sont jugées utiles. L’article souligne que le juge des référés n'est pas censé accorder des mesures qui sont sans objet, comme l'indique la décision : "la mesure d'expertise demandée [...] apparaît désormais dépourvue d'utilité".
2. Fondement de l'article L. 761-1 du code de justice administrative : Le principe énoncé dans cet article stipule que les frais de justice sont généralement supportés par la partie perdante, sauf circonstances particulières. La cour a exercé son pouvoir discrétionnaire en ne condamnant pas la société Sanef, arguant que les circonstances de l'affaire ne justifiaient pas une telle sanction.
Ces interprétations des textes de loi démontrent que les décisions de justice doivent scrupuleusement apprécier l'utilité des mesures demandées et que la condamnation aux frais est conditionnée par des justifications claires et substantielles.