Résumé de la décision
Mme C... a saisi le juge des référés de la Cour pour demander la suspension de l'exécution d'un arrêté du préfet des Bouches-du-Rhône, daté du 13 mars 2017, qui refusait de lui délivrer un titre de séjour. Elle a également demandé une indemnisation au titre des frais de justice. La Cour a rejeté sa requête, considérant notamment qu'elle n'avait pas démontré l'urgence de sa situation ni la légitimité de sa demande. En outre, certaines requêtes étaient jugées irrecevables selon les dispositions législatives en vigueur.
Arguments pertinents
1. Condition d'urgence : La décision souligne que "la condition d'urgence est, en principe, constatée dans le cas d'un refus de renouvellement du titre de séjour", mais que dans d'autres cas, le requérant doit justifier de circonstances exceptionnelles. Mme C... n'a pas établi que sa demande était urgente, en particulier en précisant qu'elle pouvait continuer à apporter son aide à son père, sans être la seule capable de le faire.
2. Irrecevabilité de la demande : La Cour indique que les décisions portant obligation de quitter le territoire français ne justifient pas la procédure prévue par l'article L. 521-1 ; "il en résulte que les conclusions de la requête de Mme C..., en tant qu'elles tendent à la suspension de l'exécution des décisions du préfet... sont manifestement irrecevables".
Interprétations et citations légales
Dans cette décision, plusieurs articles du Code de justice administrative sont interprétés de manière précise.
- Code de justice administrative - Article L. 521-1 : Cet article stipule que le juge des référés peut suspendre une décision administrative "lorsque l'urgence le justifie" et qu'il existe "un doute sérieux quant à la légalité de la décision". La Cour a trouvé que Mme C... ne pouvait pas montrer d'urgence pour justifier sa requête.
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Ce texte permet au juge de rejeter une requête sans instruction si la condition d'urgence n'est pas remplie ou si la demande est manifestement irrecevable. La Cour a appliqué cette disposition en considérant que la demande de Mme C... ne relevait pas de la compétence de la juridiction administrative pour les questions soulevées, notamment en ce qui concerne son obligation de quitter le territoire.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 512-1 : Cet article établit que les règles de procédure administrative s'appliquent aux décisions d'éloignement. Ainsi, la décision de la Cour de considérer certaines requêtes comme irrecevables trouve sa justification dans ce cadre législatif spécifique.
En conclusion, la décision de rejet de la requête de Mme C... repose sur le fait qu'elle n'a pas démontré l'urgence de sa situation et sur le cadre légal qui en exclut certaines demandes concernant l'obligation de quitter le territoire français.