Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de X... (Vincent) contre un arrêt rendu le 22 mars 1962 par la Cour d'appel de Paris, qui l'avait condamné à 1000 nouveaux francs d'amende et à des réparations civiles pour exercice illégal de la médecine. X... était accusé d'avoir pratiqué la chiropraxie sans être titulaire du diplôme d'État de docteur en médecine, établissant des diagnostics et appliquant des traitements consistant en la manipulation des vertèbres.
Arguments pertinents
1. Exercice illégal de la médecine : La Cour a confirmé que X... avait pris part à l'établissement de diagnostics et à des traitements médicaux, ce qui constitue une violation des dispositions du Code de la santé publique. La Cour a noté que "X... a pris part habituellement ou par une direction suivie, à l'établissement d'un diagnostic ou au traitement de maladies ou d'affections chirurgicales".
2. Dangerosité de la chiropraxie : La Cour a souligné que la chiropraxie, bien qu'elle puisse être pratiquée par des professionnels dans d'autres pays, présente des risques graves lorsqu'elle est effectuée par des non-médecins. Elle a affirmé que "cette méthode de traitement peut d'ailleurs être de nature à présenter des dangers graves pour la santé ou la vie des malades".
3. Réparations civiles : Concernant les réparations civiles, la Cour a statué que les organismes concernés (Conseil départemental de l'ordre des médecins et Chambre syndicale des médecins) avaient le droit de se porter partie civile, en vertu de l'article 375 du Code de la santé publique, justifiant ainsi les dommages-intérêts alloués.
Interprétations et citations légales
1. Exercice illégal de la médecine :
- Code de la santé publique - Article 376 : Cet article stipule que l'exercice illégal de la médecine est puni par la loi. La Cour a appliqué cet article pour justifier la condamnation de X..., affirmant qu'il avait "pris part habituellement ou par une direction suivie, à l'établissement d'un diagnostic ou au traitement de maladies".
2. Dangers de la chiropraxie :
- La Cour a précisé que "la chiropraxie [...] ne peut être, contrairement à ce qu'il allègue, séparée de la médecine", soulignant ainsi que toute pratique de manipulation vertébrale doit être encadrée par des qualifications médicales appropriées.
3. Réparations civiles :
- Code de la santé publique - Article 375 : Cet article permet aux organismes tels que le Conseil départemental de l'ordre des médecins de se porter partie civile dans les poursuites pour exercice illégal de la médecine. La Cour a affirmé que "les réparations civiles allouées [...] sont justifiées par la déclaration de culpabilité de X...".
En conclusion, la décision de la Cour de cassation repose sur une interprétation stricte des lois régissant l'exercice de la médecine en France, affirmant que toute pratique médicale, y compris la chiropraxie, doit être réalisée par des professionnels dûment qualifiés pour protéger la santé publique.