Résumé de la décision
La Cour de cassation a été saisie d'un pourvoi de Jean X... contre un arrêt de la chambre d'accusation de la cour d'appel de Lyon, daté du 26 juin 1962, qui avait confirmé une ordonnance prolongeant sa détention préventive. La Cour a annulé cet arrêt, considérant que l'ordonnance de prolongation de la détention, rendue le 13 juin 1962, était tardive et donc nulle. Elle a statué que Jean X... était détenu sans titre depuis le 13 juin 1962 à 0 heure.
Arguments pertinents
1. Délai de prolongation de la détention préventive : La Cour a souligné que, selon l'article 139 du Code de procédure pénale, la durée de la détention préventive doit être calculée de date à date, et qu'aucune prolongation ne peut être décidée après l'expiration du délai légal de quatre mois. En l'espèce, la détention préventive de Jean X... a pris fin le 12 juin 1962 à 24 heures, rendant l'ordonnance du 13 juin 1962 tardive.
2. Nullité de l'ordonnance : La Cour a affirmé que la chambre d'accusation aurait dû constater la nullité de l'ordonnance de prolongation, même d'office. En ne le faisant pas, elle a encouru la censure de la Cour de cassation.
Interprétations et citations légales
- Code de procédure pénale - Article 139 : Cet article stipule que, lorsque le maximum de la peine prévue par la loi est égal ou supérieur à deux ans d'emprisonnement, la durée de la détention préventive est limitée à quatre mois, sauf si le juge d'instruction décide de prolonger cette détention par une ordonnance spécialement motivée. Il précise également que "cette durée doit être calculée de quantième à quantième".
- Application des délais : La Cour a interprété que, dans le cas où la détention préventive est prolongée, le point de départ doit être respecté. En l'occurrence, le délai de prolongation a été calculé à partir du 13 février 1962, et la détention a donc pris fin le 12 juin 1962 à 24 heures. La prolongation décidée le 13 juin 1962 ne pouvait donc pas être valide, car elle intervenait après l'expiration du délai légal.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation souligne l'importance du respect des délais légaux en matière de détention préventive, garantissant ainsi les droits des personnes inculpées et la régularité des procédures judiciaires.