Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par la société Hotchkiss-Brandt contre un arrêt de la Cour d'appel de Paris du 10 avril 1962. Cet arrêt avait condamné un individu (X...) à réparer le préjudice subi par une victime (Y...) de violences, en déclarant la société civilement responsable des actes de son employé. La Cour a confirmé que la société avait été valablement citée et représentée lors des jugements antérieurs, et que les appels interjetés étaient tardifs.
Arguments pertinents
1. Validité de la citation : La Cour a jugé que la citation, bien que non délivrée au siège social de la société, l'avait été à son usine de Saint-Denis, considérée comme une véritable succursale. La Cour a affirmé que la société avait été représentée par un employé qualifié, ce qui a permis de valider la procédure.
> "La citation [...] a été délivrée à son usine de Saint-Denis, centre d'opérations qui, par son importance et son organisation, doit être considéré comme une véritable succursale."
2. Connaissance du jugement : La société a exécuté le jugement en versant une provision, ce qui démontre qu'elle avait connaissance de la décision. Cela a été un élément clé pour établir que la société ne pouvait pas prétendre ignorer le jugement.
> "La société a exécuté le jugement du 19 février 1960 en versant, dans le courant de juillet 1960, la provision à laquelle elle avait été condamnée."
3. Représentation légale : La Cour a également noté que la société était représentée par un chef de service muni d'une procuration, ce qui a été jugé suffisant pour la représentation légale dans ce contexte.
> "La société a été représentée devant le tribunal correctionnel par Z..., chef du service du personnel, muni d'une procuration établie sur du papier à en-tête de Hotchkiss-Brandt."
Interprétations et citations légales
1. Responsabilité civile : La décision s'appuie sur le principe de la responsabilité civile des employeurs pour les actes de leurs employés, tel que stipulé dans le Code civil - Article 1384. Cet article établit que l'employeur est responsable des dommages causés par ses préposés dans l'exercice de leurs fonctions.
> Code civil - Article 1384 : "On est responsable non seulement du dommage que l'on cause par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre."
2. Validité de la citation : La Cour a interprété les règles de citation en matière civile, en précisant que la citation à une adresse autre que le siège social peut être valide si l'adresse est considérée comme un centre d'opérations. Cela est en accord avec les principes de la loi du 24 juillet 1867, qui régit la procédure civile.
> Loi du 24 juillet 1867 - Article 390 : "Les citations doivent être faites à la personne, ou à son domicile, ou à son siège social."
3. Délai d'appel : La décision souligne que les appels interjetés après un certain délai sont considérés comme tardifs, ce qui est conforme aux règles de procédure civile.
> Loi du 24 juillet 1867 - Article 556 : "L'appel doit être interjeté dans le délai de quinze jours à compter de la notification du jugement."
En conclusion, la décision de la Cour de cassation repose sur l'interprétation des règles de citation, la responsabilité civile des employeurs, et le respect des délais d'appel, confirmant ainsi la validité des jugements antérieurs et le rejet du pourvoi.