Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi du Procureur général près la Cour d'appel de Nîmes contre un arrêt rendu le 24 janvier 1963. Cet arrêt avait condamné X... à un mois et quatre jours d'emprisonnement pour avoir effectué des inscriptions sur des bâtiments publics, considérées comme une contravention, tandis que Y..., Z... et A... avaient été condamnés à 200 francs d'amende avec sursis. La Cour d'appel avait estimé que les inscriptions n'avaient pas dégradé les monuments concernés.
Arguments pertinents
1. Sur la qualification des faits : La Cour a confirmé que les inscriptions n'étaient pas indélébiles et pouvaient être nettoyées sans dégradation des bâtiments. Ainsi, les juges d'appel ont conclu à l'absence d'un élément constitutif de l'infraction selon l'article 257 du Code pénal, qui concerne les dégradations. Ils ont donc disqualifié les faits en retenant une contravention selon l'article R38, 2 du Code pénal.
> "Les juges d'appel ont tenu pour constant que les prévenus s'étaient bornés à tracer des inscriptions qui, n'étant pas indélébiles, n'étaient pas susceptibles d'altérer dans leur substance les bâtiments sur lesquels elles ont été apposées."
2. Sur l'appréciation des témoignages : La Cour a souligné que l'appréciation des témoignages relevait exclusivement des juges du fond, échappant ainsi à son contrôle.
> "L'appréciation des témoignages produits rentrant exclusivement dans les pouvoirs des juges du fond, échappe au contrôle de la Cour de cassation."
Interprétations et citations légales
1. Code pénal - Article 257 : Cet article définit les dégradations et les conditions nécessaires pour qu'un acte soit qualifié de dégradation. La Cour a jugé que les inscriptions n'entraient pas dans cette définition, car elles ne dégradaient pas le monument.
2. Code pénal - Article R38, 2 : Cet article a été retenu pour qualifier les faits de contravention. La Cour a noté que la disqualification des faits était justifiée, car les actes reprochés ne constituaient pas une dégradation au sens de l'article 257.
3. Code pénal - Article 59 : Cet article stipule qu'aucune complicité ne peut être retenue en matière contraventionnelle, ce qui a conduit à la relaxe de Y... et Z... par rapport à X....
> "Aucune complicité ne pouvant être retenue en matière contraventionnelle, en vertu de l'article 59 du Code pénal."
En conclusion, la décision de la Cour de cassation repose sur une analyse rigoureuse des faits et des qualifications juridiques, confirmant ainsi le jugement de la Cour d'appel tout en respectant les prérogatives des juges du fond.