Résumé de la décision
Dans cette affaire, Girard a été poursuivi par la SNCF pour le remboursement d'une somme de 11 millions d'anciens francs. Il a demandé un délai de grâce, qui lui a été accordé par le juge des référés pour un an. La Cour d'appel a ensuite modifié cette décision en accordant un délai de grâce d'un an pour une somme réduite à 5 500 000 anciens francs, à compter de la signification de l'arrêt, et a ordonné la discontinuation des poursuites pour le surplus. La SNCF a contesté cette décision, notamment en ce qui concerne la durée du délai de grâce et la discontinuation des poursuites.
Arguments pertinents
1. Sur le premier moyen : La SNCF a soutenu que le délai de grâce accordé à Girard dépassait la limite d'un an fixée par la loi. Cependant, la Cour a jugé que, en fixant le point de départ du délai à la date de signification de l'arrêt, elle n'avait pas excédé ses pouvoirs. La décision précise que "la Cour d'appel, en statuant comme elle l'a fait et en fixant à la date de la signification de son arrêt le point de départ du délai qu'elle accordait, n'a pas excédé les limites de ses pouvoirs".
2. Sur le second moyen : La SNCF a contesté la discontinuation des poursuites, arguant que les actions de la SNCF n'étaient pas liées à l'absence de paiement alléguée par Girard. La Cour a répondu que l'absence de crédits mentionnée par le ministre ne concernait que la somme liquide de 6 millions d'anciens francs, et non l'indemnité non encore liquidée due à Girard. La décision souligne que "l'absence de crédits opposée par le ministre à Girard ne visait que la somme liquide et exigible de 6 millions d'anciens francs".
Interprétations et citations légales
1. Article 1244, paragraphe 2 du Code civil : Cet article stipule que "la durée du délai qui peut être accordé au débiteur ne doit pas excéder un an". La Cour a interprété cet article en considérant que le délai de grâce accordé à Girard, bien que d'une durée d'un an, commençait à courir à partir de la signification de l'arrêt, ce qui était conforme à la législation.
2. Absence de lien de causalité : La Cour a également examiné la question de la discontinuation des poursuites en se basant sur le lien entre les actions de la SNCF et le préjudice allégué par Girard. Elle a conclu que les retards de la SNCF dans la reconstitution de carrière n'étaient pas en lien direct avec l'absence de paiement, ce qui a justifié la décision de la Cour d'appel de suspendre les poursuites.
En somme, la décision de la Cour d'appel a été confirmée, le pourvoi de la SNCF étant rejeté, car les arguments avancés n'ont pas trouvé de fondement juridique suffisant pour remettre en question la décision initiale.