Résumé de la décision
La décision concerne un pourvoi formé contre un jugement du Tribunal de Première Instance de Djibouti, qui avait confirmé une décision du Tribunal du Travail. Le pourvoi soulève deux moyens : le premier concerne la composition irrégulière du tribunal, et le second porte sur la condamnation de la Base Aérienne 188 à verser une indemnité d'éloignement à une ancienne dactylographe. La Cour rejette le pourvoi, considérant que le Tribunal du Travail avait statué au fond et que la décision contestée était justifiée.
Arguments pertinents
1. Composition du tribunal : Le premier moyen reproche au jugement d'avoir confirmé une décision prise par un tribunal irrégulièrement composé. La Cour souligne que, bien que le tribunal ait été composé d'un assesseur au lieu de deux, cela n'a pas empêché le Tribunal de Première Instance de statuer sur le fond de l'affaire. La Cour indique que "saisi par l'effet dévolutif de l'appel, le tribunal de première instance avait l'obligation d'en connaître également".
2. Indemnité d'éloignement : Le second moyen conteste la décision de condamner la Base Aérienne à verser une indemnité d'éloignement. La Cour précise que le jugement attaqué n'a pas déclaré l'illégalité d'un décret, mais a simplement constaté que la rémunération versée à l'employée n'était pas conforme à la réglementation applicable. La Cour conclut que le jugement a "légalement justifié sa décision" en se basant sur une expertise qui a démontré que la rémunération n'était pas correctement classée.
Interprétations et citations légales
1. Article 7 de la loi du 20 avril 1810 : Cet article impose une obligation de motivation des décisions judiciaires. La Cour a interprété que, malgré les critiques sur la composition du tribunal, le jugement a bien statué sur le fond, ce qui satisfait à l'exigence de motivation.
2. Code du travail d'outre-mer - Article 94 : Cet article prévoit le versement d'une indemnité d'éloignement. La Cour a noté que la Base Aérienne avait mal appliqué cette disposition en intégrant l'indemnité dans le salaire global, ce qui a conduit à une rémunération inappropriée. La Cour a affirmé que "la rémunération versée à Dame X... n'avait pas compris globalement en fait son salaire proprement dit et l'indemnité d'éloignement".
3. Loi des 16-24 août 1790 : Cette loi établit les principes de séparation des pouvoirs et de compétence des juridictions. La Cour a précisé que l'appréciation de la légalité des actes administratifs relève de la juridiction administrative, et non des tribunaux judiciaires, ce qui a été respecté dans le jugement attaqué.
En conclusion, la décision de la Cour de rejeter le pourvoi repose sur une interprétation rigoureuse des textes de loi et sur une analyse des faits qui démontre que les jugements précédents étaient fondés et correctement motivés.